Et ou aller, maintenant ? [free]

Ploc. Ploc Plic.

Gouttes de pluies irrégulières. Elles inondaient mes cheveux, coulaient sur mes joues et envahissaient mon champ de vision. Pourtant, il faisait beau. Je devais avoir cette impression depuis que j'avais quité le domicile familial. Je ne pleurai pas. Je ne sourai pas vraiment non plus. J'étais mal. Quitter Maman, Papa, et la maison, c'est pas ce que j'avais prévu de mieux.

Plaf.

Etendue sombre sous mes pieds. Pas de l'eau, pas de la merde. Mon ombre. Juste ça. J'avais du mal à respirer, écrasée sous la chaleur. Le poids de ma valise me faisait tutiber, je manquait de me prendre tous le poteaux. Quelle idée de venir à pieds ? Je ne sais pas, je pensais que, grâce à ça, mes cuisses auraient pu devenir plus larges. Peut être avais-je pensé que cela me rendrai plus grosse. Il n'en fut rien; Je restai maigre, toujours, et sur le chemin, ma main frôla plusieurs fois, avec dégoût, cette cuisse horrible.
Ma poche vibra. Ma main s'y porta. "Wie gehst du? Bist du angekommen?". Maman parlait encore en Allemand. Non, je n'allais pas bien, et je n'étais pas arrivée. J'avais encore trois petits pas à faire pour être edvant le portail massif, qui m'impressionna à peine.

J'avais entendu cette histoire, où une jeune fille avait été enfermée dans une tour pendant longtemps par une sorcière suite aux caprices de ses parents. Elle s'était alors échapée avec ses cheveux, mais j'ai oublié comment.
Mon envoie dans un pensionnat était un caprice de Maman, qui se plaignait de me voir tourner en ronde dans la maison, alors que mes precepteurs étaient partis. Appuyée aux fenêtre, assise sur les escaliers, silencieuse et morte. Je devais être insupportable à voir. Alors, peut être a-t-ell cru bon de m'envoyer ici... Pourrais-je charmer et utiliser à ma guise ? Je gémit, et tremblait. Si je n'y arrivais pas, je me pendrais.

Un sourire étira mes lèvres. Ce pensionnat devait être pleins de jeuns innocents, délicats et faibles. Et pleins de gens durs, méchants et fermes. Je sortais de ma torpeur, j'avais déjà franchi ce que j'appellais la porte principale. Seule, perdue dans le hall, je posais ma lourde valise, et regarda à nouveau mon portable. Fond d'écran miéleux, touches rondes et colorées, mon portable vert m'affiche l'heure. Onze heure vingt-sept. Puis le bruit de son clapet envahi le hall, résonna dans ma tête, et partit se noyer dans les couloirs avoisinant. J'attendais que quelqu'un se présente à moi.

C'était une journée ensoleillée, les oiseaux chantaient, quelques hiboux – ou peut-être des chouettes - hululaient encore malgré la lumière du jour très présente grâce à la magnifique arrivée de l'astre de lumière, le Soleil.

Suki s'était réveillée en écoutant le chant des oiseaux. La fenêtre lui envoyait la douce chaleur qui accompagnait la chaleureuse lumière du soleil. Aujourd'hui était un grand jour – jour insignifiant pour d'autres. Suki allait manger seule, sans sa famille, pour la première fois de sa vie, n'ayant jamais quitté ses proches grâce à sa maladie qui ne s'était calmée que quelques années auparavant et n'ayant pas dîné la veille, épuisée par le voyage qu'il lui a fallu faire pour arriver dans ce mystérieux pensionnat.

Après s'être habillée avec son ancien uniforme, Suki alla prendre son petit-déjeuner. Elle se servit d'un bol de soupe miso, de riz, de natto et s'installa dans un petit coin, près d'une fenêtre qui amenait la lumière du soleil.

- Ch'est tellement bon ! J'en prendrai plus, la prochaine fois.

Son délicieux repas entamé, Suki remonta dans sa chambre – qu'elle ne tarderait pas à partager – et s'y brossa les dents, etc. Sa toilette terminée, Suki courut à grand pas dans les escaliers pour aller dans le bâtiment principal. Elle s'y dirigeait pour accueillir tout nouvel qui viendrait à arriver en ce jour de chaleur.

Plusieurs très longs instants plus tard, après avoir fait un petit tour dans le bâtiment principal pour se dégourdir les jambes, Suki vit une personne dans le hall. Elle se tenait debout, en plein milieu de la salle, seule, près de sa valise qui serait bien lourde, si elle est bien remplie. Elle regardait son portable, vert, si Suki avait une bonne vue. Puis, comme si elle avait terminé ce qu'elle avait à faire avec, elle le referma. Le son qui fut produit résonna dans la salle et la jeune fille attendait.

* Une nouvelle ! Yatta ! Courons, mon amie ! Allons l'accueillir ! *

Suki se dirigea d'un air sérieux, le dos droit, vers la nouvelle élève.

- Bienvenue. Vous êtes arrivée à bon port, au pensionnat du ciel. Je me présente, Suki Shôny. Pourrais-je connaître votre identité ?

Sans attendre, elle ajouta :

- Pourrais-je aussi vous tutoyer ? C'est plus sympathique.

*Arf, ça va tout faire rater.*

Tac.

Un talon ? Souple, mais rude. Une jeune fille, surement. Quelqu'un venait, en tout cas. Ne sachant où aller, ni quoi faire, ni quoi que ce soit concernant le pensionnat, je décidai de sourire bêtement pour obtenir ce que je désirais. Mes jolies lèvres s'étirèrent lentement, ma tête se redressa, et je m'efforcai de prendre un air heureux. Je devais faire croire à la nouvelle venue qu'elle m'était sympathique, et que j'étais très heureuse de la voir.
Bientôt, je pus distinguer une ombre, une silhouette, comme quelqu'un d'indescriptibles. Petite choses insignifiante à mes yeux, elle se contentait d'avancer d'un pas sautillant et décidé. Ce genre de personnes m'exaspérait, m'ennuyait, me donnait envie de vomir, de recracher toute mon anatomie itnerne, pour les laver de leur bêtise. Je gémis un instant, tremblante, et retins un cri. Mes jambes faiblirent; Mais je me repris. Inutile de faire une crise à un moment pareil.

La jeune fille s'approcha de moi, avec ce sérieux qui me m'exhorta. Cette fille... Avec ses grands cheveux rosés, ses joues d'enfants et ses grands yeux foncés... Etait elle folle ? Idiote ? Complètement conne ? Mais qu'attendait-elle de moi ? Que je me plie à ses pieds, effrayée par ce regard si tenace ? Je jugeai inutile de lui lancer des pics verbales alors qu'elle se présentait, me contentai de sourire chaleureusement, eternelle hypocrite.

"Bonjour, Suki. Tutoie moi, je t'en prie. Nous ne devons pas avoir des âges très différents. Je suis Elea Von Brücker."

Je feins l'hésitation pour ne pas ricaner. Même son prénom me paraissais niais. Mais dans mes mots, je ne pus m'empêcher de me détester. Mon extrême politesse, ma manière hautaine de parler. Tout cela ne rendrait pas service à long terme. Mais je fis avec, et continuai, toujours souriante et faussement agréable.

"Dis, je viens d'arriver, et, à vrai dire, je ne sais rien de ce pensionnat. Pourais tu me raconter un peu... Je ne sais pas, moi... Son histoire, ce qu'il propose comme activité et... Les différents endroits où l'on peut se trouver ?"

Je la maintenais entre mes jolis doigts. Si j'arrivais à la garder assez longtemps avec moi, je pourraien apprendre plus sur elle, sur le pensionnat et ceux qui y habitaient. Elle allait m'être tellement utile...

L'interlocutrice de Suki la salua et se présenta à son tour sous le nom d'Elea Von Brücker, après avoir poliment prié Suki de la tutoyer en lui donnant pour raison que ces deux jeunes filles devaient certainement avoir un âge quelque peu semblable, malgré la différence flagrante de taille entre elles.

* Elle est siiii polie. Impossible à imiter, à rayer de la liste, du moins, temporairement. Peut-être dû à ses origines étrangères... Les Européens sont tellement géniaux... ! Étant donné son nom de famille, son physique... Ce doit être une allemande. Tellement classe ! *

Pendant que Suki dérivait un peu partout dans ses pensées, Elea avait déjà commencé à parler. Heureusement pour elle, Suki remarqua que la jeune fille s'était mise à parler et écouta donc sa demande qui consistait à présenter le pensionnat, comme ferait un employé d'une office de tourisme dans un lieu célèbre tel que Paris, Londres, New-York, etc.

Reprenant son expression habituelle après avoir abandonné sa minable imitation d'une professeure de son ancien établissement scolaire, Suki commença sa présentation avec les faibles connaissances qu'elle avait accumulées depuis son arrivée, c'est-à-dire, la veille/quelques jours plus tôt. [Hors RP] Ça dépendra de qui reste, mais je crois que ça va être la veille x')[Hors RP]

" Eh bien, comme tu dois certainement le savoir, nous sommes actuellement dans le hall du Pensionnat du Ciel. Ce dernier accueille des élèves particulièrement doués pour certains arts tels que la danse, le chant, le théâtre et les arts plastiques. À l'étage supérieur se trouve les salles de cours pour ces matières et leur salle d'entraînement. Je crois qu'il y a aussi la plupart des bureaux administratifs et les seules toilettes de ce bâtiment-là.

Ensuite, le bâtiment que l'on voit d'ici, à plusieurs dizaines de mètres de nous, est le dortoir. On y trouvera le réfectoire et les chambres pour les élèves et le personnel. Celles pour les filles sont au premier étage. Celles des garçons, au suivant. Quant à celles du personnel, elles sont au dernier étage. On a droit à peu de marches, pratique, nee ?

Bref, pour les différents endroits que l'on peut trouver, ce sont les seuls que je suis capable de te présenter, n'ayant pas eu le temps de trop flâner dans les parages.

Quant à l'histoire du pensionnat... Elle explique assez pourquoi cet établissement est assez peuplé, étant donné le nombre d'établissement qui permettent aux jeunes de travailler ces arts, de nos jours. Surtout celui de Tokyo, plus proche de la population urbaine. Et puis, le shintoïsme pourrait aussi en arrêter d'autres.

Donc, si je me souviens bien, ce qui attire tant de gens est une certaine salle, toujours fermée à clef. Un homme surnommé « Le Maître » et un jeune garçon nommé Daisetsu s'y trouverait. Le Maître, s'ennuyant dans cette salle, nous donne des "devoirs". Ceux-ci nous permettent d'en savoir plus sur son secret, par le biais du jeune garçon. D'après les rumeurs, ce secret permettrait à tout artiste de devenir le meilleur de tous les temps dans son art.

C'est tout ce dont je me souviens, tu as une question sur un sujet en particulier ? "

Suki se tut alors, attendant une réponse de la part de son interlocutrice, restée silencieuse durant toute la présentation.

Je l'écoutai peu attentivement. C'était une gentille fille à la voix claire et douce, qui obéissait aux ordres, en laissant croire qu'elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle était petite, frêle, délicate... Fragile. Je pouvais la tordre, la détruire, autant que je le voulais. Suki. Même son nom me dégoûtait. Sa connotation stupide et mielleuse m'enèrva, mais je gardai mon calme.

Elle me raconta ce que je savais déjà. Innocente créature. Elle me dit que le pensionnat accueillait des artistes. Elle me parla de son histoire. Mais tout ça, je le savais déjà. On ne va nulle part sans s'informer sur l'endroit où l'on va. Mais en vérité, c'est lorsqu'elle me parle du Maître et Daisetsu qu'elle m'apparut comme étant une fille interessante.

Je n'en avais jamais entendu parler. A vrai dire, cela me parassait très interessant. Une salle fermée à clé, une jeune garçon, un maître, et surtout des défis permanents. Je ne pouvais pas m'ennuyer. Suki et son histoire devinrent interessants. Mais elle ne semblait pas en savoir plus.
L'air déçu, je la regardai silencieusement. En fait, nous échangions un regard que je trouvai beaucoup trop long. Alors je battis des paupières, et repris mes esprits.

"Ne t'en fais pas, je découvrirai d'autres choses toute seule, et puis, je sais à qui m'adresser en cas de besoin."

Je ne souris pas. Elle n'en valait pas vraiment la peine. Je pris alors vivement ma valise. Mes doigts, mes pauvres doigts, ne purent supporter un tel choc, et mon bagage fut soudainement en train de vomir tout son contenu. Sous vêtements, livres, accessoires, robes, tout se retrouve sur le carrelage gelé du hall. Je devais avoir une expression trop neutre pour parraître normale. Suki me jetais un regard paniqué, puis fixais le sol, avant de me regarder à nouveau. Mais je me baissais silencieusement, et commençais à remettre mes affaires là où elles auraient dû rester. Une vilaine question me torturait l'esprit. et, à vrai dire, Suki aurait pu partir en courant, je n'aurai même pas prêté attention au bruit de ses pas. Mais elle semblait être restée. Je ne savais pas ce qu'elle faisait, si elle était restée debout, si elle s'était accroupie, si elle se déhabillait en dansant la java toute seule. Mais à vrai dire, je n'en avais rien à foutre. Mais je lançais quand même, à l'aveuglette:

"Dis moi, Suki... Où se trouve cette salle fermée à clé, avec Daisetsu-kun à l'interieur ?"

Je n'ajoutai rien de plus, et continuai de ramasser mes affaires.